P-SQUARE
Pedro Winter & Pharrell Williams
« Seules les montagnes ne se rencontrent jamais », dit–on communément. Et lorsque deux montagnes de la musique se retrouvent, le seul fracas aux environs est la résultante d’une explosion d’amitié et d’éclats de rires. Le cataclysme qu’aurait pu entraîner une rencontre d’égos est redoutable. Mais il n’en est rien. Ces deux hommes sont au sommet de leur disciplines respectives, n’ont pas une minute à eux mais comptent bien profiter de ce rare moment d’intimité. Si tant est que l’on puisse trouver un tel moment, entourés de journalistes, de compagnes, de managers et de tant de personnel technique. Pedro Winter, « Busy P », est le premier sur les lieux. Toujours souriant, le légendaire manager de Daft Punk et patron du label Ed Banger Records a posé son honorable baluchon pour essayer de peaufiner, et ce, depuis quelques mois déjà, les détails de l’anniversaire de son non moins honorable label.
Notre photographe, Dimitri Coste, poste son matériel et fait ses premiers portraits–tests. Le shoot sera court parce que la deuxième montagne est over–surbookée. Pharrell Williams, « Skateboard P », est en tournée européenne pour la promotion du livre qui retrace sa vie, son oeuvre et son mode de vie : Places and Spaces I’ve Been porte bien son nom, tant le producteur de rap a transcendé son métier de musicien pour être reconnu comme un artiste à part entière. Lorsque l’icône arrive sur les lieux, il n’est accompagné que de son manager de longue date, Loïc Villepontoux, et de la compagne de ce dernier. L’atmosphère est jouasse, et les deux compères sont visiblement réellement contents de se retrouver l’un l’autre, même si leur dernière discussion ne date que de quelques semaines. Ils commencent par se faire écouter des sons qu’ils trimballent sur leur clé USB, avant de se plier aux obligations de notre shoot. Des gamins quand il s’agit de musique, ils en deviennent presque moins intimidants, tant leur enthousiasme reste palpable et communicatif… Le temps d’un coup de vent, nous avons pu partager ce qui fait partie de leur quotidien d’aristocrates de la pop mondiale, etles clichés parlent d’eux–mêmes. Ces mecs nous sont sympathiques parce qu’à un tel niveau de réussite, l’humilité devient une vertu encore plus impressionnante. Leurs propos sont recueillis par Massaër Ndiaye, directeur de rédaction.